L'air que nous respirons au Québec : Analyse de l'Inventaire des émissions atmosphériques et leurs impacts

Introduction

Le Ministère de l'Environnement du Québec a publié récemment (décembre 2023) le document intitulé "Inventaire Québécois des émissions des principaux contaminants atmosphériques en 2021 et leur évolution depuis 1990". Cette publication offre un aperçu crucial de l'état de la qualité de l'air au Québec, mettant en lumière les tendances émergentes et les efforts de réduction des émissions. Dans cet article, nous explorerons les principales conclusions du rapport, mettant en évidence les évolutions positives ainsi que les défis persistants dans la lutte contre la pollution atmosphérique.

Émissions en baisse, mais des défis subsistent

Globalement, les émissions des principaux contaminants atmosphériques au Québec ont connu une baisse significative depuis 1990, reflétant les efforts continus pour réduire l'impact environnemental des activités humaines. Cependant, un constat préoccupant émerge : les émissions de particules respirables (PM10) et de particules totales (PM) ont augmenté de manière notable en 2021, de 34,7 % et 20,6 % respectivement. Ces particules, provenant principalement du secteur des poussières, posent un défi majeur pour la qualité de l'air.

Influence de divers facteurs

L'évolution des émissions atmosphériques est influencée par plusieurs facteurs, notamment l'ouverture et la fermeture d'établissements, les variations de production et l'amélioration de l'efficacité énergétique. Pour les PM et les PM10, la hausse des émissions est attribuable à l'augmentation du nombre de véhicules et des kilomètres parcourus, ainsi qu'à la croissance des chantiers de construction. Ces éléments modulent le profil des émissions et soulignent l'importance de prendre en compte différents secteurs d'activité dans les stratégies de réduction des émissions.

Les particules fines et leurs implications

Les émissions de PM2,5, provenant également du secteur des poussières, ont atteint 100,4 kt en 2021. Cependant, une lueur d'espoir émerge avec une diminution de 19,5 % par rapport à la période de référence. Cette réduction est principalement attribuée à la fermeture d'établissements industriels et à la substitution des combustibles utilisés, soulignant l'efficacité des mesures de contrôle mises en place.

Transport et émissions de CO et NOx

Les émissions de monoxyde de carbone (CO) et d'oxydes d'azote (NOx) provenant du secteur des transports ont considérablement diminué, respectivement de 55,0 % et 58,6 %. Cette baisse est le résultat de l'augmentation du nombre de catalyseurs sur les équipements mobiles et de leur amélioration en termes d'efficacité. Ces progrès témoignent des avancées technologiques dans le domaine des transports, contribuant ainsi à la réduction des émissions atmosphériques.

Réduction significative des COV et SO2

Les composés organiques volatils (COV) ont enregistré une diminution notable de 46,9 % en 2021, principalement due à l'évolution des technologies dans le secteur des transports, ainsi qu'à des modifications dans les formulations des peintures et des produits. Les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ont également chuté de 73,5 % entre 1990 et 2021, grâce à des mesures de contrôle des émissions industrielles et à des réglementations strictes.

Impacts sur la santé humaine et l'environnement

Le rapport souligne les conséquences néfastes de la présence de ces contaminants dans l'air ambiant, tels que la formation de smog, la détérioration des écosystèmes et les risques pour la santé cardiovasculaire et respiratoire. Ces effets mettent en évidence l'importance cruciale de surveiller de près l'évolution de ces émissions pour prévenir et réduire les conséquences sur la qualité de vie des Québécois.

Conclusion

L'Inventaire Québécois des émissions atmosphériques en 2021 offre une perspective détaillée sur les progrès réalisés et les défis persistants en matière de qualité de l'air. Bien que des efforts significatifs aient été déployés pour réduire les émissions, la hausse des particules fines et en suspension souligne la nécessité continue d'innovation et de mesures ciblées. La vigilance et l'engagement envers des pratiques durables demeurent essentiels pour préserver la santé humaine et l'environnement au Québec.

 

Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

https://www.environnement.gouv.qc.ca/air/inventaire/inventaire-contaminants-2021.pdf